Hélène, sa soeur

Recherche disparus

Le journal d’Hélène, sa mère

Rue Mayet

Hélène

Naissance de Hélène

28/05/1891

29/05/1891

La jolie petite fille va bien, et ne demande qu’à vivre.

13/07/1891

Je mets pour la première fois à mon bébé chéri des chaussons et des bas avec un linge en guise de culotte. Elle est gentille à croquer ainsi et gigot tout à son aise. Cet après midi elle dort un peu dans le bois (ils sont donc aux Confins).

01/01/1908

Raoul a 25 ans, Bertrand 23 ans, Hélène 16 ans et René 12 ans. Ils sont en vacances d’hiver à Villefranche-sur-Mer, mais Raoul est resté à Paris et vient de temps en temps dans le Midi.

01/01/1913

Raoul a 30 ans et il est appelé Kop.

Bertrand a 27 ans et il est appelé Tran.

Hélène a 21 ans et est appelée Minette, puis Bellotte.

René a 16 ans, il est appelé Néné pour le distinguer de son père.

01/03/1914

Dans l’hiver 1914 et au printemps, Hélène (fille) tousse beaucoup.

07/05/1914

Hélène me tourmente beaucoup car depuis notre retour à Paris elle ne cesse de tousser, elle a mauvaise mine et mange à peine. Elle manifeste sont désir d’indépendance.

26/05/1914

Le père Delfortrie m’a blessée sans le vouloir. il me demande ce que je vais faire de Hélène, si je ne vais pas songer à lui faire tirer partie de son talent en piano, elle s’est assez dévouée à ses parents et il est remps qu’elle songe à elle.

28/07/1914

Les nouvelles politiques sont excessivement graves. Il paraît que la guerre est déclarée entre l’Autriche et la Serbie. Ce sera bientôt un conflit général. La France, amie et alliée de la Russie se prépare à rentrer en guerre. Mais en attendant la panique est en France. Tous les bureaux de caisse d’épargne sont assiégés par la foule des gens qui viennent chercher leur argent. René dit qu’il s’engagera…Hélène dit qu’elle va me conduire dans le Nord pour avoir sa liberté et s’en aller avec La Croix Rouge, soigner les blessés.

29/08/1914

La foule vient au pont des Coquetiers pour voir passer les trains de blessés, qui ralentissent. On leur donne des bouteilles de vin, des pots de limonade, des fruits.

15/12/1914

Nous nous occupons ce matin des envois de douceurs pour le Noël des soldats.

10/03/1915

Madeleine (fille de Guillaume) fait une scène à Héléne (fille) à cause de ses cours de médecine qu’elle prend pour secourir les blessés. Elle dit que ce n’est pas convenable pour une jeune fille.

18/04/1915

Nous allons à la messe de 8h avec Raoul. Au retour nous avons un grande joie. Nous voyons un gentil et très jeune militaire qui s’avance vers nous, et nous reconnaissons René. Ah ! Comme il a bonne mine, comme il est joli, frais et rose dans son uniforme bleu horizon !

09/07/1915

Enfin j’ai appris que mon fils Bertrand est à Quimper à l’hôpital..Nous allons le voir. Il faut aller à la mairie pour obtenir demi tarif sur le prix du voyage comme mère et soeur de blessé.

12/07/1915

Voyage pour Quimper dans un compartiment bourré de militaires. Nous n’avons pas pu dormir.

13/07/1915

Arrivée à l’hôpital St Yves où le Major très bourru nous permet de voir notre cher blessé. Le pauvre enfant a la bras complètement traversé par un éclat d’obus qui l’a atteint aussi à la cuisse. Hélène et moi restons à Quimper jusqu’au 22.

07/09/1915

Raoul est piqué contre le choléra pour aller aux Dardanelles. Nous retournons donc le soir même à Paris, rue Mayet, pour le retrouver.

06/01/1916

L’enfant Joseph Toulemonde, fils de Edouard et Léonie, visitant les Invalides avec Hélène (fille), devant le tombeau de Napoléon, demande : « il est mort à la guerre ? ».

19/07/1916

Nous sommes réveillés cette nuit par l’arrivée de Bertrand. On sonne à minuit…Il a vu la tombe à Dugny, à l’ambulance.

05/09/1916

Nous assistons à la messe de notre pauvre petit René, à 10h à St Thomas d’Equin…Il y avait 44 personnes, dont le Père Havret, le Père Delefortrie. Bertrand est présent.

10/02/1917

Quel horrible froid ! Nous ne pouvons plus allumer de feu car nous n’avons plus de charbon…un vieux bonhomme vient nous scier 7 bûches.

12/02/1917

Grâce à nos bûches nous réussissons à avoir 10° dans la salle à manger où nous nous réunissons.

25/02/1917

Il y a juste 0° ce matin. Il fait moins froid, mais Hélène à la grippe !

06/05/1917

Surprise ! Raoul arrive en permission le 5 mai. Nous allons à la messe à Villemomble. Nous allons dire bonjour à Mr le curé. Le nom de René a été écrit en lettres d’or sur des plaques de marbre dans l’église. Il n’est donc pas oublié dans ce petit pays où il est né…

17/08/1917

Bertrand nous arrive vers 10h aux Confins, bien maigri. Il vient pour 8 jours. Il est déprimé et fatigué de cette vie de guerre. Ce qu’il nous raconte me glace de terreur pour l’avenir.

20/08/1917

Bertrand nous dit qu’au milieu des combats il tremble à claquer des dents.

13/09/1917

Nous allons après le repas nous asseoir au potager pour voir passer les trains. Bertrand a aujourd’hui 32 ans !

17/09/1917

Nous avons reçu ce matin une bonne lettre de notre cher Bertrand qui nous apprend qu’il a enfin obtenu une citation avec la Croix de guerre. Raoul quitte la Belgique.

06/05/1918

Nous partons pour Bernède par la gare d’Orsay. Arrivée à Montauban à 9h du matin. Correspondance pour Valence-d’Agen et Bernède. La Garonne déborde. Un vrai château à l’aspect seigneurial (ils sont chez leurs amis Faure).

08/08/1918

Retour à Paris par le train.

11/11/1918

L’ARMISTICE A ÉTÉ SIGNÉE À 6H DU MATIN.

Les hostilités ont été suspendues à 11h. Aussi à cette heure solennelle le canon a tonné et on a sonné les cloches dans toute la France. Nous allons Place de la Concorde où la joie, l’enthousiasme sont indescriptibles.

05/03/1919

Hélène est toute fièvreuse. Sa santé me tourmente.

17/03/1919

Nous allons pour la première fois chez le Dr. Allard pour les rayons X d’Hélène.

04/04/1919

Un médecin appelé parle pour la première fois de tuberculose, et ordonne de la suralimentation.

13/04/1919

Hélène souffre d’une violente douleur au côté.

26/04/1919

Le Dr. craint une pleurésie. Ponctions. On lui fait prendre 2 pilules d’opium pour dormir. Cela l’a calmée. Plusieurs médecins la visitent.

18/05/1919

Le Dr. dit qu’elle n’est pas du tout sauvée… Qu’elle doit devenir tuberculeuse, c’est une suite inévitable de la pleurésie.

07/07/1919

Départ d’Hélène en voiture-ambulance pour le sanatorium de Châtillon.

05/10/1919

Il y a un peu lutte entre les deux médecins; Artault qui dirige la maison de Châtillon, et Piquet médecin à Paris. Le sanatorium n’est pas chauffé en octobre. Hélène perd ses forces de jour en jour.

27/10/1919

Hélène dit qu’elle envisage la mort avec sérénité. Elle me dit qu’elle n’en a pas peur, mais que cela l’ennuie à cause de la perturbation que cela amènera dans notre vie.

29/10/1919

Le Dr. Artault est plein de suffisance et dit qu’elle n’est pas en danger.

07/12/1919

« Oh, Ma chérie, tu as froid ! Souffres-tu ? Dis moi ce que tu as ? »

Hélas, plus de réponse…Elle est morte. Je bondis hors de la chambre, en appelant mes deux fils. « Mes enfants, venez vite, votre petite sœur est morte. » Ah ! Quel réveil pour tous les deux.

Décès de Hélène

07/12/1919

11/12/1919

Enterrement à St François Xavier, à 9h.

 
RAOUL, SON FRÈRE AINÉ
Slider
RENÉ, SON FRÈRE CADET
Slider
Slider
LE JOURNAL D’HÉLÈNE, SA MÈRE
Slider