Bertrand nous arrive vers 10 h aux Confins, bien maigri. Il vient pour 8 jours. Il est déprimé et fatigué par cette vie de guerre. Ce qu’il nous raconte me glace de terreur pour l’avenir.
6h du matin Bertrand arrive aussi en permission ! Mais Raoul doit partir à 9h. Tran est intarissable de détails sur sa triste vie à la tranchée et sur les dangers courus.
Lettre de Bertrand qui raconte toutes les souffrances qu’il a endurées dans les tranchées de Champagne : Enlisement dans la boue, enlisement dans sa sape un obus étant tombé sur les marches… Ils ont été enterrés vivants pendant une nuit et un jour mais ont réussi à dégager l’entrée. Ils ont dû se préserver des gaz asphyxiants envoyés par des obus. Bertrand a eu des camarades qui sont devenus fous. Il a souffert de la faim, de la soif […]
Bertrand écrit qu’il a -17°C dans son baraquement. Le pain est gelé. Le vin de la messe gèle.
Lettre de Bertrand aux tranchées: « Voici la Toussaint qui vient raviver encore…nos tristes souvenirs. C’est le temps où nos morts dans leurs tombeaux espèrent nos visites et nos fleurs car tous les jours nous les pleurons dans nos cœurs où nous leur avons dressé un autel. La tombe de Papa doit être bien fleurie ! L’autre tombe, mon souvenir attendri l’évoque au milieu de tant d’autres, bien alignées comme des lits dans un dortoir de pensionnat. Sans […]
« Nous assistons ce matin à la messe de notre pauvre petit René à 10 h à St Thomas d’Aquin… Il y avait 44 personnes dont le Père Havret, le Père Delefortrie. On avait mis des faiseaux de drapeaux des deux côtés de l’autel de la Ste Vierge ». Bertrand est présent. Prix de la messe 63 frs.
Bertrand a reçu une lettre du fossoyeur de Dugny qui lui dit que Néné chéri a été mis dans un cercueil. Il lui envoie sa photo.