La désinfection nous rapporte les matelas et tous les vêtements de ma pauvre. Bertrand est retourné à la Légion d’Honneur.
Hélène, écrit le 1″ Janvier 1920 : « J’hésite à commencer ce petit journal. À quoi bon maintenant que je n’ai plus ma Bellotte chérie. Que puis-je espérer de bon dans ma triste vie… Dieu me l’a prise après huit mois de grandes souffrances… Raoul est bien frêle, délicat…
Ma pauvre chérie est morte de la tuberculose… Il faut désinfecter tout ce qu’elle a touché.
9 h : Enterrement à St François Xavier. (Elle repose au cimetière de Vaugirard aux côtés de son père)
FÊTE DE L’IMMACULÉE CONCEPTION C’est à 1h1/2 du matin que je lui ai donné mon dernier baiser en la mettant bien relevée sur ses oreillers. Elle avait la respiration embarrassée…J’étais très fatiguée… Je me suis endormie et je ne me suis réveillée qu’en entendant sonner 6 heures. Ah ! Quel épouvantable réveil ! Le feu était éteint. Elle semblait dormir. Après avoir touché le petit poële, je vais à son lit d’où je n’entends rien. Je la vois bien […]
Hélas, me voilà arrivée au bout de mon calvaire et j’ai dû boire mon calice jusqu’à la lie car rien n’a pu arrêter l’inexorable mort ! C’est affreux… hier soir ma pauvre chérie ne me paraissait pas aller plus mal que la veille, sauf qu’elle urinait de moins en moins, mais la température baissait, et dans ma folie je m’imaginais que c’était un bon signe tandis qu’au contraire c’était très mauvais….
L’oncle Guillaume donne 1000 frs pour bien soigner Bellotte. Les nuits sont de plus en plus pénibles. Le Père Havret vient régulièrement apporter la Communion.
Nous quittons Châtillon avec la voiture de Mme Boucard pour la rue Mayet. Bellotte est bien faible.
Le Dr Artault est plein de suffisance et dit qu’elle n’est pas en danger.
Bellotte dit qu’elle envisage la mort avec sérénité. Elle me dit qu’elle n’en a pas peur, mais que cela l’ennuie à cause de la perturbation que cela amènera dans notre vie…