Bellotte m’en veut que je ne veux pas qu’elle donne des leçons tous les après-midi. Elle trouve ma société déprimante parce que je n’aime plus la vie et que je pleure toujours mon petit Néné.
Le Père de Witasse propose à Bellotte de s’occuper, à Paris, de 2 garçons de 9 et 6 ans les après-midi de 2 h à 7 h du soir pour les promener, s’en occuper, leur expliquer leurs devoirs…Je n’ai pas pu m’empêcher de lui montrer mon chagrin. Ainsi , elle me sacrifierait complètement. Je ne pourrais plus ni sortir avec elle, ni plus faire de visites… mieux vaut m’enterrer tout de suite. Le Père de Witasse n’a guère de jugement… […]
Nous avons reçu ce matin une bonne lettre de notre cher Bertrand qui nous apprend qu’il a enfin obtenu une citation avec la croix de guerre. Raoul quitte la Belgique…
Je me mine dans mon chagrin, mais j’aime ma douleur et ne veux pas en guérir car j’ai la vie en haine.
Nous allons après le repas nous asseoir au potager pour voir passer les trains. Tran a aujourd’hui 32 ans ! Ah ! Que Dieu me le rende ! Je pense bien à lui.
Bellotte va à la Poste pour téléphoner à son amie Marguerite… Cette invention du téléphone est merveilleuse. Après quelques minutes d’attente Bellotte est mise en communication avec son amie qui est à Paris.
Bertrand nous dit qu’au milieu des combats il tremble à claquer des dents.