Néné veut que je signe une autorisation pour qu’il s’engage. Je n’y suis pas du tout disposée.
On dit que les nouvelles de la guerre ne sont pas brillantes. On dit qu’en Lorraine les français ont reculé un peu… Si les Allemands venaient de nos côtés je pense que j’en mourrai de frayeur, ce sont de tels monstres.
« Ah ! Mon René, tu ne viendras donc jamais me dire là où tu es, que tu ne souffres plus et que tu es heureux »
Le magasin du Bon Marché brûle. Tous les pompiers de Paris sont occupés à éteindre ce gran incendie et la rue est barrée pour les passants. Nous sommes terrifiées. (finalement l’Annexe seule a brûlée)
Nous recevons à déjeuner Charles Facques et son beau-frère Félix Tibeauts qui est prêtre. Cette petite réunion de famille nous fait grand plaisir car nos invités sont charmants.
Le gendre de mon amie Gabrielle est Commandant et revient du front. Il en a assez de la guerre. Il a vu des choses atroces. Il a vécu dans la tranchée… infectée de vermines et de rats et souris par millions. On devait les chasser de son visage comme des mouches car la nuit les rats courent sur les figures endormies des poilus.
Pose du gaz dans la maison. Cela rend la maison bien confortable.