Nouvelles de Raoul, arrivé à Mudros. Il a eu une terrible tempête.
Le courrier de ce matin m’apporte une pénible nouvelle ; Mon pauvre petit Néné est parti au front hier matin. Il s’en va en Argonne du côté du Four-de-Paris… J’ai beaucoup pleuré toute la journée…
(à cette époque notre grand-mère Hélène va louer les Confins à ses cousins Edouard Toulemonde, évacués du Nord, pour 100 frs par mois. Le fils Joseph est déjà avec elle et il est insupportable.) Edouard va faire mettre le gaz aux Confins.
Raoul est piqué contre le choléra pour aller aux Dardanelles. Nous retournons donc le soir même à Paris rue Mayet pour le retrouver.
Néné arrive. Il a échoué à son examen et n’est que sergent . Il vient pour 8 jours à Villemomble.
Nous allons à la campagne avec notre petit pensionnaire. C’est un vrai gamin très léger, très inconscient qui ne peut se mettre dans la tête qu’il vient chez nous en pénitence.
Edouard Toulemonde vient me demander de prendre chez moi son fils Joseph (12 ans) et de le mettre externe soit au collège Stanislas ou au lycée Buffon, car il est incorrigible et d’un mauvais exemple pour ses autres enfants. Cet enfant n’a pas de conscience. Il paraît qu’il a volé et son père l’a battu presque à le tuer !