24 Juillet 1890
Hélène a 33 ans, René 46 ans: Raoul 7 ans, Bertrand 4 ans.

René envoi coucher les enfants et veut enlever la bavette de Raoul. Il s’embarrasse, fait un noeud, et comme l’enfant se plaint de sa lenteur parce qu’il voulait être couché le 1er je la lui ôte et je gronde unpeu René de son peu de vivacité à faire les choses. Quand les enfants ne sont pas dans leurs torts il faut savoir comprendre leurs idées et leurs désirs.

René se fâche et se met à lire en tournant le dos à Mademoiselle (l’institutrice chargée des enfants). Je lui en fais l’observation. Il me répond mal, puis après avoir lu une demi-heure il s’en va se coucher sans fermer les volets nulle-part.

Or, comme tout le monde était couché, je monte à mon tour et lui dis d’aller fermer les volets. Il maugrée un bon moment avant de se décider, et quand il part je ferme la porte ne tenant pas du tout à avoir pour la nuit un compagnon si grognon. Mais à peine remonté il frappe à la porte si fort qu’il va la démolir.

Quand il se calme je lui ouvre et il se jette sur moi, me serre les poignets à les briser en me faisant des yeux affreux. je suis assez brave et exaspérée. Je lui donne une petite tape en me dégageant les mains. Il m’en rend une qui mpe met la bouche en sang ! Je ne voulais pas lui faire croire qu’il me faisait peur et je lui en rends une deuxième , très lègère, et lui, le brutal, me donne une claque à travers le visage sur l’oeil droit qui m’avaugle un bon moment puis, satisfait de sa vengeance, il se couche paisiblement.

Mais Fox (la chienne) effrayée par tout ce bruit, aboie avec fureur et il se relève pour la faire taire. À mon tout je referme mon verrou bien décidée à ne plus lui ouvrir la porte de la nuit, et lui, recommence son tapage à la porte.

Aussitôt calmé, je pousse le verrou, lui rentre, s’habille et dit qu’il s’en va et que je ne le reverrai plus.

Je me couche et il part et reste une heure et demi absent !

À son retour, il cherche à rentrer dans ma chambre, mais ne comptant plus sur lui j’avais refermé ma porte. Il va se coucher dans la chambre d’amis. Je me lève et je vais lui porter un oreiller et une couverture. Il jette la couverture dans le dos en disant « Sachez, Madame, que je n’ai pas besoin de votre pitié! », puis il revient maugréer à ma porte des mots que je n’ai pas compris ! J’étais toute transie, épouvantée, seule dans mon grand lit me demandant s’il ne devenait pas fou ou si je n’avais pas le cauchemar !

JEUDI MATIN il s’est levé tard et il est parti par le train de 8h.

JEUDI SOIR il n’est pas revenu. Il a passé sa nuit à Paris.

Et moi, j’ai courageusement souffert ma Passion.

VENDREDI SOIR il est revenu. Mais désormais je couche seule avec les enfants dans la chambre.

MARDI 29
René est resté toute la journée. Ce matin il a allumé le feu et j’ai fait le café.

VENDREDI 1er AOUT
Hier soir, René m’a demandé si je n’avais pas envie de retourner dans mon pays. Depuis notre grande querelle nous ne nous parlons plus et je couche dans ma chambre avec Tran. Je lui ai répondu que si j’avais encore ma mère ce serait déjà fait.

Ce matin il est venu dans ma chambre me DEMANDER PARDON en disant qu’il avait été très méchant, qu’il ne voulait plus recommencer et que pour faire une PAIX COMPLETE il aurait voulu que nous puissions aller tous les deux ensemble NOUS CONFESSER.

Je l’ai EMBRASSÉ bien fort !

Pauvre ami malgré sa méchanceté je l’aime tant, il a bon coeur , mais il est rageur et entêté !

© leprojetbertrand