C’est à 1h1/2 du matin que je lui ai donné mon dernier baiser en la mettant bien relevée sur ses oreillers. Elle avait la respiration embarrassée…J’étais très fatiguée… Je me suis endormie et je ne me suis réveillée qu’en entendant sonner 6 heures. Ah ! Quel épouvantable réveil ! Le feu était éteint. Elle semblait dormir. Après avoir touché le petit poële, je vais à son lit d’où je n’entends rien. Je la vois bien paisible dans la même position où je l’avais laissée à une heure et demie. Je lui prends le bras. Il était froid. Je le palpe jusqu’au coude : « Oh ! Ma chérie, tu as froid ! Souffres-tu ? Dis-moi ce que tu as ? »

 

Hélas, plus de réponse … Elle est morte.

Je bondis hors de la chambre en appelant mes deux fils : « Mes enfants, venez vite, votre petite sœur est morte…Elle est morte. » Ah ! Quel réveil pour tous les deux.

8 décembre 1919, Le journal d’Hélène, sa mère

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