accueil / grandeguerre / Chronologies de guerre

Les nouvelles politiques sont excessivement graves. Il paraît que la guerre est déclarée entre l’Autriche et la Serbie. Ce sera bientôt un conflit général. La France, amie et alliée de la Russie se prépare à entrer en guerre pour soutenir et aider la Russie. Mais en attendant la panique est en France. Tous les bureaux de caisse d’épargne sont assiégés par la foule des gens qui viennent chercher leur argent. Néné dit qu’il s’engagera…Bellotte dit qu’elle va me conduire dans le Nord pour avoir sa liberté et s’en aller avec la Croix Rouge soigner les blessés.
Raoul a gardé le pont des Coquetiers de 8h à minuit, Néné sa place de 4h à 8h. … Il paraît que nous sommes entourés d’espions allemands.
On dit que les nouvelles de la guerre ne sont pas brillantes. On dit qu’en Lorraine les français ont reculé un peu… Si les Allemands venaient de nos côtés je pense que j’en mourrai de frayeur, ce sont de tels monstres.
Néné veut que je signe une autorisation pour qu’il s’engage. Je n’y suis pas du tout disposée.
La foule patriote vient au pont des Coquetiers pour voir passer les trains de blessés qui ralentissent et on leur donne des bouteilles de vin, des pots de limonade, des fruits.
Les allemands avancent terriblement.
Hier un aéroplane allemand a volé au-dessus de Paris et a lancé des bombes.
On dit que les Allemands sont à Meaux.
Le canon a grondé toute la journée, le pays est plein de soldats.
L’ennemi s’éloigne de Paris.
On se bat beaucoup du côté de Reims. Après la bataille de la Marne, c’est maintenant la bataille de l’Aisne qui paraît plus difficile à gagner. L’ennemi s’est renforcé par des travaux de fortifications importants..
Nous apprenons aujourd’hui que la cathédrale de Reims est en flammes…
Gertrude (allemande) vient demander l’hospitalité… Espérons que ce n’est pas une espionne. Nous la gardons quelques jours.
MORT d’HENRI BOURGOIN (époux de Nadine Donnat) au combat. Pauvre Nadine ! Veuve après moins de 4 ans de mariage.
Le général allemand Stenger défend à ses soldats de faire des prisonniers et dit qu’il faut achever les blessés, qu’il faut exterminer la race française.
Les Allemands sont à Lille.
Conseil de révision pour Bertrand. Il est trouvé bon pour le service armé.
Néné entre ce matin pour la première fois à la chancellerie de la Légion d’Honneur. Il va y gagner 150 frs par mois.
Nous nous occupons ce matin des envois de douceurs pour le Noël des soldats.
Les Allemands envahissent nos bonnes villes de Roubaix et Tourcoing.
Raoul passe ce matin son Conseil de Révision et, merci mon Dieu, on ne le prend pas pour le service actif comme son frère ! Mais on le met dans les auxiliaires.
Bertrand est encore avec nous. Néné a reçu ce matin son appel pour le conseil de révision le 8 Janvier.

13/06/1915
Bertrand a reçu son appel ce matin. Il doit partir le 19 pour Chaumont dans la Haute Marne.
19/02/1915
Bertrand rejoint le 109e Régiment d’Infanterie.
Raoul est accepté à la Légion d’Honneur comme auxiliaire pour 150 frs par mois.
Bertrand est déjà au front, il est tringlot et conduit des chevaux d’un point à un autre.
Néné a reçu ce matin sa feuille de route pour le 21. Il va à Montargis.
Finalement Néné est convoqué tout de suite Boulevard Brune dans un bureau militaire et là on lui a dit qu’il était reçu à son examen d’élève officier et qu’il devait partir aujourd’hui pour se faire équiper à Montargis… Pourquoi ne le laisse-t-on pas passer sa tête de Pâques en famille ! J’en suis malade de chagrin !
Néné quitte Montargis pour St-Cyr.
Nous allons à la messe de 8h avec Raoul. Au retour nous avons une grande joie. Nous voyons un gentil et très jeune militaire qui s’avance vers nous et nous reconnaissons Néné. Ah ! Comme il a bonne mine, comme il est joli, frais et rose dans son uniforme bleu horizon !
Raoul est convoqué à la caserne de la Tour Maubourg. Il est pris pour le service armé.
Raoul a dormi sur une paillasse dure et mince sur le parquet d’une chambre où ils sont nombreux et bruyants … Vraiment on n’est pas humain à la caserne.
Avec Raoul et Néné qui est venu passer le dimanche avec nous, nous allons au cinéma…. On y voit des bateaux de guerre aux Dardannelles, agités par la tempête en pleine mer, et c’était curieux d’entendre les observations saugrenues de nos voisins qui certainement n’en avaient jamais vu en réalité et qui disaient : « Pourquoi les fait-on bouger comme cela ? »
Reçu lettre de Bertrand qui entre dans un bataillon pour aller au feu bientôt.
Il est a Divion dans le Pas-de-Calais.
Nouvelles pitoyables de Bertrand qui est dans les tranchées et c’est pour lui un véritable enfer.
Raoul est muté dans l’artillerie à Creil… Mais il revient de temps en temps à Paris rue Mayet.
Lettre de Bertrand qui a passé 4 nuits et 3 jours dans les tranchées… au nord d’Arras. Violents combats très meurtriers. Il y a de grosses pertes pour tous.
Nous envoyons de la poudre à Bertrand contre les poux des tranchées dont le pauvre garçon se plaint beaucoup. Ah ! Puisse-t-il la recevoir bien vite ! Raoul est à Bourges et vient à Paris le 5 Juillet. Il apporte une lettre de Bertrand et sur le dos de l’enveloppe écrit d’une main étrangère « légèrement blessé au bras droit. Suis évacué. »
03/07/1915
Bertrand est blessé à Notre-Dame-de-Lorette.
Plaie avant-bras droit par éclat d’obus. Non évacué.
Enfin j’ai appris que mon fils Bertrand est à Quimper à l’hôpital… Nous allons aller le voir. Il faut aller à la mairie pour obtenir demi tarif sur le prix du voyage comme mère et soeur de blessé.
Voyage pour Quimper dans un compartiment bourré de militaires. Nous n’avons pas pu dormir.
Arrivée à l’hôpital St Yves où le Major très bourru nous permet de voir notre cher blessé… Le pauvre enfant a le bras complètement traversé par un éclat d’obus qui l’a atteint aussi à la cuisse.
(Elles restent à Quimper jusqu’au 22)
Bertrand arrive jusqu’au 18 Août.

01/09/1915
Néné arrive. Il a échoué à son examen et n’est que sergent . Il vient pour 8 jours à Villemomble.

21/05/1915
Raoul est piqué contre le choléra pour aller aux Dardanelles. Nous retournons donc le soir même à Paris rue Mayet pour le retrouver.

01/10/1915
Le courrier de ce matin m’apporte une pénible nouvelle ; Mon pauvre petit Néné est parti au front hier matin. Il s’en va en Argonne du côté du Four-de-Paris… J’ai beaucoup pleuré toute la journée…
Nouvelles de Raoul, arrivé à Mudros. Il a eu une terrible tempête.
Nouvelle de Néné, il est du côté de Vaucouleurs.

01/11/1915
Le gendre de mon amie Gabrielle est Commandant et revient du front. Il en a assez de la guerre. Il a vu des choses atroces. Il a vécu dans la tranchée… infectée de vermines et de rats et souris par millions. On devait les chasser de son visage comme des mouches car la nuit les rats courent sur les figures endormies des poilus.
J’apprends que Raoul a la jaunisse.
Cette horrible guerre qui n’en finit pas me désole… Je pense a mes pauvres garçons… à Raoul malade à Mondros… J’espère que Bertrand court moins de risques que les autres étant brancardier et infirmier en ce moment. Mais où est mon petit Néné ? Il m’a écrit le 29 Décembre qu’il est tous près d’aller dans les tranchées. Pour l’instant il apprend à monter à cheval.
L’enfant Joseph Toulemonde, fils de Edouard et Léonie, visitant les Invalides demande à Bellotte, devant le tombeau de Napoléon : « Il est mort à la guerre ? »
01/06/1916
Bertrand passe du 109e au 217e Régiment d’Infanterie.
Cérémonie à l’église St Etienne du Mont Sermon du Père Coubé: « La guerre est une expiation voulue de Dieu…Pour punir les hommes Dieu avait le purgatoire, l’enfer; mais pour les nations, c’était la guerre ». Il a parlé de l’orgueil des Allemands, de leur Empereur qui s’appelait le fléau de Dieu. L’Empereur d’Allemagne a appelé l’un de ses fils Eitel qui veut dire Attila.

15/01/1916
Des Zeppelins ont lancé 16 bombes sur le quartier de Ménilmontant et il y a eu 25 morts et 50 blessés.
Bertrand arrive en permission du fond de la Lorraine (20h de route). Il est en bon état physique.
Raoul, soldat vient d’arriver à Toulon pour cause d’anémie. Il est à l’hôpital.
Reçu lettre de Néné qui vient de passer 4 jours à la tranchée de 1ère ligne. Il a eu bien froid, a été bien mouillé et privé de sommeil.
Grands combats du côté de Verdun avec 200.000 allemands.
Paul de Bure vient d’avoir la croix de guerre.
C’est épouvantable ce qui se passe à Verdun, c’est une véritable boucherie.. jamais aucun combat n’a égalé celui-là.
La guerre entre dans une phase nouvelle depuis ces combats de Verdun qui n’en finissent pas.

01/04/1916

22/04/1916
À Marseille, où il est en convalescence, Raoul travaille dans une usine d’huile comme ouvrier. Il est obligé de tremper ses mains et ses bras dans de la graisse solide comme du miel ou a porter des bidons d’huile de 25 litres, c’est trop lourd!

17/05/1916
Presque tous les jours arrive la nouvelle de la mort d’un proche à la guerre.
Les nouvelles de la guerre sont mauvaises. Le fort de Vaux est pris !

20/06/1916
On parle de révolution.

01/07/1916
La grande offensive est commencée du côté de la Somme. Les Anglais marchent bien, ils vont dans les tranchées allemandes, ils les asphyxient et font des prisonniers.
(Lettre codée de Néné) : « À Verdun rive droite avant 8 jours »

15/07/1916
J’apprends par l’oncle Guillaume qui vient me voir que Bertrand a écrit à son oncle pour lui dire que mon NÉNÉ BIEN AIMÉ EST MORT.
Est-ce possible ! Est-ce croyable ! Mon Dieu, pourquoi m’avez-vous frappée de la sorte ?
Mon pauvre chéri a été cruellement blessé dans la nuit du 12 au 13, une jambe écharpée, un pied broyé. Que de souffrances !
Nous sommes réveillées cette nuit par l’arrivée de Bertrand. On sonne à minuit…
Il a vu la tombe à Dugny à l’ambulance.
Les obsèques de Néné se feront à l’église St Thomas d’Aquin, où il a fait sa Première Communion.
Bertrand repart à la guerre et Raoul à Marseille le 26.
Bertrand a reçu une lettre du fossoyeur de Dugny qui lui dit que Néné chéri a été mis dans un cercueil. Il lui envoie sa photo.
Convocation à la mairie du 6e pour avertir de la mort de Néné. « On ne se dérange plus pour prévenir les familles ! »
« René de Champeaux, sergent, a été cité comme ayant été décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre. Il est mort bravement pour la grande cause que nous défendons tous » écrit le sergent Charpentier.
Lettre de Bertrand aux tranchées:
« Voici la Toussaint qui vient raviver encore…nos tristes souvenirs. C’est le temps où nos morts dans leurs tombeaux espèrent nos visites et nos fleurs car tous les jours nous les pleurons dans nos cœurs où nous leur avons dressé un autel. La tombe de Papa doit être bien fleurie ! L’autre tombe, mon souvenir attendri l’évoque au milieu de tant d’autres, bien alignées comme des lits dans un dortoir de pensionnat. Sans doute, on a fauché les blés qui les environnaient, et bien peu de fleurs cette année prêteront la grâce de leur sourire au champ où dort une armée.
Ma chère Maman, unissons-nous tous et tressons de nos prières et de nos bonnes intentions une couronne qui sera plus éclatante que les chrysanthèmes et d’une odeur plus suave et plus agréable au cœur de notre cher petit disparu ! »

03/11/1916
Raoul quitte Nice pour Créteil. Il ira ensuite à Boulogne-sur-Seine pour préparer son instruction comme conducteur d’automobile ou conducteur de camions de guerre.
Visite de Bertrand, maigri et fatigué.
Raoul est à Boulogne pour apprendre à conduire des camions automobiles.
Il y a 6 mois que mon bien-aimé petit Néné est mort !
Son ami le sous-lieutenant Babault vient nous voir et nous dit que Néné a eu les jambes brisées et le ventre ouvert par un éclat d’obus. Il a eu ses vêtements déchirés, ses lunettes brisées dans ses yeux. Il a du avoir un œil crevé. Son camarade a vu couler son sang le long de sa joue.

17/01/1917

24/01/1917
Le Père Benier, aumônier militaire, vient nous voir et nous dit que Néné n’a pas eu les yeux crevés. Le sang sur les joues venait d’égratignures. Il fait – 9°C et il neige .
Bertrand écrit qu’il a -17°C dans son baraquement. Le pain est gelé. Le vin de la messe gèle.
La vie devient de plus en plus difficile. On ne trouve plus à manger dans Paris. Tous les légumes sont gelés, la viande rare.
Raoul est dans l’Aisne. Il a été au front près de Reims. Il conduit des tracteurs conduisant des canons de marine.
Il fait moins froid, mais Bellotte a la grippe !

24/02/1917

01/03/1917
Lettre de Bertrand qui raconte toutes les souffrances qu’il a endurées dans les tranchées de Champagne : Enlisement dans la boue, enlisement dans sa sape un obus étant tombé sur les marches…
Ils ont été enterrés vivants pendant une nuit et un jour mais ont réussi à dégager l’entrée. Ils ont dû se préserver des gaz asphyxiants envoyés par des obus. Bertrand a eu des camarades qui sont devenus fous.
Il a souffert de la faim, de la soif du 11 au 19 Mars.

25/03/1917

01/04/1917

17/04/1917
La grande offensive a été un grand désastre pour nous. Le général Mangin qui en était l’instigateur a été cassé et envoyé à l’arrière car ce n’était qu’un incapable… Il a fait marcher ses hommes sans les encadrer par l’artillerie, et tous ont été tués ou blessés.
Un soldat vient nous bêcher 3 heures le jardin pour 2,10 frs.
Surprise ! Raoul arrive en permission.
6h du matin Bertrand arrive aussi en permission ! Mais Raoul doit partir à 9h. Tran est intarissable de détails sur sa triste vie à la tranchée et sur les dangers courus.

26/05/1917

14/06/1917

01/07/1917

07/07/1917

18/07/1917

06/08/1917
Bertrand nous arrive vers 10 h aux Confins, bien maigri. Il vient pour 8 jours. Il est déprimé et fatigué par cette vie de guerre. Ce qu’il nous raconte me glace de terreur pour l’avenir.
Mon cher permissionnaire est bien content de la bonne nuit qu’il a passé dans son lit, la première déshabillé et couché sur un matelas depuis 3 mois.
Bertrand nous dit qu’au milieu des combats il tremble à claquer des dents.

01/09/1917
08/09/1917
Ordre de Régiment, n°271, du 8 septembre 1917.
Le 5 septembre 1917, a fait preuve de courage et de dévouement en allant à 2 reprises, sous un violent bombardement par engins de tranchée, soigner en lère ligne des blessés qu’il a immédiatement transportés au poste de secours. Croix de Guerre. Etoile en bronze.
Nous allons après le repas nous asseoir au potager pour voir passer les trains. Tran a aujourd’hui 32 ans ! Ah ! Que Dieu me le rende ! Je pense bien à lui.
Nous avons reçu ce matin une bonne lettre de notre cher Bertrand qui nous apprend qu’il a enfin obtenu une citation avec la croix de guerre.
Raoul quitte la Belgique…

17/10/1917
Bertrand nous arrive en congé pour 14 jours.
Bertrand est reparti et je me réveille très souffrante avec un violent mal de tête.

01/12/1917

22/12/1917

01/01/1918
C’est aujourd’hui que commence la CARTE DE PAIN. Chacun n’a droit qu’à 300 grs de pain par jour.
Pendant la nuit bombardement aérien de Paris: 4 escadrilles de 15 Gotha.

08/02/1918

20/02/1918
Les nouvelles de la guerre sont alarmantes. On dit que la grande offensive allemande est commencée depuis hier, on se bat furieusement du côté de Reims, d’Epernay, de Verdun, etc.
Nuit épouvantable. Troisième raid d’avions boches depuis le 31 Janvier et celui-ci surpasse en horreur tous les autres car les dégâts ont été pour notre quartier…
Explosion formidable. Une usine de munitions qui saute à La Courneuve.

24/03/1918
Il y a de plus en plus d’alertes et de bombardements le jour et la nuit. Les allemands ont percé le front, ils ont repris Bapaume, Péronne, tout ce qu’on leur avait pris depuis 1916. Les troupes françaises vont au secours des anglais. C’est une vraie boucherie là-bas !
L’ennemi a franchi la Somme en certains points. Ils ont pris Nesle qui est à 10 km de Roye. On se bat avec une violence inouie sur les routes d’Amiens.
Une bombe est tombée sur St Gervais et a fait 70 morts et 90 blessés, un vendredi saint, à 3 heures de l’après-midi. Ce matin le bombardement recommence à 7h1/2. Le premier obus est tombé rue Falguière, rue de Babylone. La mort rôde autour de nous.
Raoul colle des papiers aux fenêtres.
Raid de Gothas à 3 h du matin.
Tout le monde quitte Paris en masse.

21/04/1918
Nous partons pour Bernède par la Gare d’Orsay; arrivée à Montauban à 9h du matin. Correspondance pour Valence-d’Agen et Bemède, dans un vrai château à l’aspect seigneurial. La Garonne déborde.
( Ils sont chez leurs amis FAURE)

14/05/1918

15/05/1918

19/05/1918
06/06/1918
Bertrand est blessé au Mont Rouge (Locre, Mont Kemmel).
Blessure au genou gauche.
Bertrand a été BLESSÉ le 6 Juin au Mont de Kemmel (Mont Kemmel) d’un éclat d’obus au genou gauche. Il est à l’hôpital de Bourbourg-Nord.
Bertrand quitte Bourbourg pour St Brieuc : 45h de voyage. Il est guéri.
Bertrand vient a Bernède. Il dessine le château.
Retour à Paris par le train.
Retour de Bertrand à la guerre, mais le médecin dit qu’il est indisponible, sa jambe n’est pas vraiment remise.
Heureusement que tout va bien à la guerre. Nos alliés et nos soldats balaient la vermine allemande hors de nos villes. Nous avons repris Roye, et les Anglais sont dans les faubours de Bapaume.
Gilbert, blessé, est dans un hôpital à Pontoise.

30/09/1918
Bertrand est retourné au front mais comme infirmier. Il est dans les voitures de l’arrière et soigne les blessés. Il dit que le canon fait rage.

01/10/1918

02/10/1918
Cambrai et St Quentin sont en flammes.
Les allemands se replient et se sauvent de partout. Mais ils tuent encore beaucoup des nôtres.
Anniversaire de mon mariage. Epidémie de grippe (N.B. grippe espagnole). On meurt en foule. Cela dégénère en pneumonie. À Pavillons il y a eu trois enterrements dans la semaine.

17/10/1918
Lille est délivrée, Ostende et Douai aux mains des Anglais.

18/10/1918
Louis de Ségovia, soldat, a été blessé aux yeux.

22/10/1918

01/11/1918
L’ARMISTICE A ÉTÉ SIGNÉ À 6H DU MATIN.
Les hostilités ont été suspendues à 11h. Aussi à cette heure solennelle le canon a tonné et on a sonné les cloches dans toute la France..
Nous allons Place de la Concorde où la joie, l’enthousiasme sont indescriptibles.
Mon Dieu, vous avez sauvé la France !
Toutes les rues sont pavoisées…
Lettre de Raoul : Ma chère Maman, Noël ! Noël ! Comme disent les Américains !
Grande nouvelle ! La date du 11 Novembre restera à jamais gravée dans nos mémoires et sera une des plus grandes dates de l’histoire du monde. Le plus puissant et malfaisant adversaire que la terre ait porté, ce colosse gigantesque et terrible est broyé à nos pieds…. Espérons que ce sera la dernière guerre de long temps.
Aux Tuileries, manifestation Place de la Concorde en l’honneur de l’Alsace et de la Lorraine rendues à la France.
Paris est en fête pour la visite du roi d’Angleterre.
Mon cher Bertrand m’arrive ce matin à 9h ½. Quel bonheur de le revoir ! Congé de 22 jours… Bertrand a encore le genou raide et enflé.
Merci mon Dieu de m’avoir permis de voir la fin de la guerre !
Je voudrais, avant de mourir, assister au bonheur terrestre de mes trois enfants.
Que Dieu les bénisse comme je le fais de tout mon cœur !

01/01/1919
Raoul arrive en permission.
Bertrand écrit qu’il est à l’hôpital à Epinal. Il a dû avoir beaucoup de fièvre car le médecin-chef l’a fait mettre à l’hôpital avant que son régiment soit dissout.
Bertrand arrive en permission.
C’est triste de parcourir les halles car c’est la famine en France, et bientôt peut-être la révolution. Ah ! Nous n’avons pas une victoire ni gaie ni brillante ! Il faut malgré tout pleurer nos morts !
Raoul est démobilisé.
SIGNATURE DE LA PAIX.
Les Allemands acceptent nos conditions.