Néné arrive. Il a échoué à son examen et n’est que sergent . Il vient pour 8 jours à Villemomble.
Arrivée à l’hôpital St Yves où le Major très bourru nous permet de voir notre cher blessé… Le pauvre enfant a le bras complètement traversé par un éclat d’obus qui l’a atteint aussi à la cuisse. (Elles restent à Quimper jusqu’au 22)
Voyage pour Quimper dans un compartiment bourré de militaires. Nous n’avons pas pu dormir.
Enfin j’ai appris que mon fils Bertrand est à Quimper à l’hôpital… Nous allons aller le voir. Il faut aller à la mairie pour obtenir demi tarif sur le prix du voyage comme mère et soeur de blessé.
Nous envoyons de la poudre à Bertrand contre les poux des tranchées dont le pauvre garçon se plaint beaucoup. Ah ! Puisse-t-il la recevoir bien vite ! Raoul est à Bourges et vient à Paris le 5 Juillet. Il apporte une lettre de Bertrand et sur le dos de l’enveloppe écrit d’une main étrangère « légèrement blessé au bras droit. Suis évacué. »
Lettre de Bertrand qui a passé 4 nuits et 3 jours dans les tranchées… au nord d’Arras. Violents combats très meurtriers. Il y a de grosses pertes pour tous.
Raoul est muté dans l’artillerie à Creil… Mais il revient de temps en temps à Paris rue Mayet.
Nouvelles pitoyables de Bertrand qui est dans les tranchées et c’est pour lui un véritable enfer.