« Les Confins, c’est ainsi que René désire appeler notre chère maison »

Le journal d’Hélène, 29 juin 1884

Les Confins, la maison, le foyer d’une famille déchirée au début du siècle dernier.

Tourné en Août 2017

Extraits du journal d’Hélène Caulliez (reportés par Daniel dans les années 1990)

1884

Signature de l’acte d’achat chez le notaire de Noisy

« Les Confins, c’est ainsi que René désire appeler notre chère maison »

« Bénédiction de la maison et réception de M. le curé à dîner »

Plantation d’arbres aux Confins

1885

Le puit des Confins à 11m50 de profondeur.

1886

 

Il est question de démolir la maison des Confins :

« les planchers sont pourris »

M. Jabally fait les plans de la maison

Achat d’un terrain de 558 mètres à 2,25 le mètre. « Nous allons bâtir là une petite maison que nous appellerons « la Prairie ».

1887

Nous allons nous promener au pont des Coquetiers, promenade favorite de Kop. Là, nous trouvons un grand troupeau de moutons. il y avait de si jolis agneaux que j’en aurai volontiers acheté un, mais nous rentrons à Paris. Il n’y faut pas y songer.

Il a tant plu qu’il y a 25 cm d’eau dans la cave des Confins.

J’ai été conduire Blanchette (la chèvre) dans la prairie.

Vente de Blanchette qui devient dangereuse avec ses cornes.

1888

Déménagement vers la Prairie pour reconstruire les Confins

Démolition de la toiture des Confins et une partie du 1er étage.  » La maison n’est composée que de plâtre et de bois ».

« La maison avance beaucoup. Les parquets du deuxième étage sont posés. Nous allons avoir une maison bien confortable. »

1890

« Achat pour les Confins de 22 chaises dont 6 en fer pour le jardin. »

1894

Nous achetons 2 belles cheminées pour le salon et la salle à manger.

Il gèle et nous allumons le calorifère.

Pour les grandes manœuvres deux soldats viennent coucher aux Confins, on tue 2 lapins pour le dîner.

1896

Nous décidons de faire deux placards dans la salle à manger.

1898

Bellotte n’ira pas à l’école des Sœurs parce qu’elle est trop loin des Confins.

On va chercher de l’eau à la fontaine municipale.

En 1898, aux Confins, on a fait 408 pots de confiture.

1908

Nos voisins Scheaffer ont acheté une automobile. Ils sont en train de démolir leur jardin pour y construire une écurie pour la mettre dedans, or comme emplacement ils ont choisi le côté que nous avions vendu aux Vendorpe sous condition qu’on ne bâtirait rien de ce côté à moins de 3 m … René est allé les voir… pour leur demander…

1912

Retour aux Confins (à cette époque ils habitent rue Mayet)

Les chemins de fer payent 7599 frs les 303 m de terrain pris sur la parcelle des Confins.

Ce serait justice que plus tard les Confins soient à Bertrand. Il s’en occupe tant !

1913

Bob a été insupportable aujourd’hui. On l’a fait sortir ce matin comme d’habitude et il est resté plus d’une heure dehors à jouer avec des sales chiens. Il devient vicieux. Aussi nous devons le corriger.

 

(Note de Daniel, petit-fils qui retranscrit ces écrits :  « Même leur chien ne doit pas fréquenter n’importe qui ! ! »)

Nous avons acheté 2 mètres de machefer que Bertrand a étendu sur nos trottoirs.

1914

Convocation de la mairie qui veut créer la rue Gambetta. L’adresse est alors 8, allée Duportal.

Visite à la Mairie de Villemomble pour reparler des travaux de la rue.

Ah ! Maudite Allemagne. Puisse-t-elle être écrasée par l’Europe entière qui va s’allier à nous pour réduire son orgueil ! Les trains passent toutes les 5 minutes bondés de soldats . On leur crie : « Vive la France ! A Berlin ! »

Raoul a gardé le pont des Coquetiers de 8h à minuit, Néné sa place de 4h à 8h. … Il paraît que nous sommes entourés d’espions allemands.

La foule patriote vient au pont des Coquetiers pour voir passer les trains de blessés qui ralentissent et on leur donne des bouteilles de vin, des pots de limonade, des fruits.

Gertrude (allemande) vient demander l’hospitalité… Espérons que ce n’est pas une espionne. Nous la gardons quelques jours.

1915

L’épouse d’Henri Barbry, Hélène arrive avec ses quatre entants aux Confins car les allemands occupent le Nord.

La famille Barbry qui logeait aux Confins s’en va pour Paris rue d’Assas après 5 mois de presence.

(à cette époque notre grand-mère Hélène va louer les Confins à ses cousins Edouard Toulemonde, évacués du Nord, pour 100 frs par mois. Le fils Joseph est déjà avec elle et il est insupportable.)

 

Edouard va faire mettre le gaz aux Confins.

Pose du gaz dans la maison. Cela rend la maison bien confortable.

Arrivée des Toulemonde aux Confins.

1916

Nous sommes réveillées cette nuit par l’arrivée de Bertrand. On sonne à minuit…
Il a vu la tombe à Dugny à l’ambulance.

1917

Quel horrible froid ! Nous ne pouvons plus allumer de feu car nous n’avons plus de charbon… un vieux bonhomme vient nous scier 7 bûches .

Grâce à nos bûches nous réussissons à avoir 10°C dans la salle à manger où nous nous réunissons.

Enfin du charbon nous arrive des Dreux !

La vie devient de plus en plus difficile. On ne trouve plus à manger dans Paris. Tous les légumes sont gelés, la viande rare.

Ils vont aux Confins pour préparer et ensemencer le jardin.

Un soldat vient nous bêcher 3 heures le jardin pour 2,10 frs.

Nous allons après le repas nous asseoir au potager pour voir passer les trains. Tran a aujourd’hui 32 ans ! Ah ! Que Dieu me le rende ! Je pense bien à lui.

Dans l’année 1917 j’ai fait 152 pots de confiture et 4 flacons de pêches et de poires.

1918

L’adresse postale des Confins est allée Duportal.

Visite aux Confins des Charles Pollet, Hermance, Thérésa.

1920

La voici donc finie cette année 1920, qui s’est écoulée pour moi dans les larmes et dans les regrets.

J’ai fait 132 pots de confiture cette année.

1924

Les Confins. Je veux qu’ils soient donnés à Bertrand en récompense pour son dévouement pour moi… Raoul aura pour sa part le 27 rue Mayet. Les fruits du potager seront pour tous les deux.

Il est question d’installer l’eau de la ville l’année prochaine.
Hélène est de plus en plus infirme. Elle ne peut plus descendre seule l’escalier des Confins.

Visite au Confins, le 9 septembre 2013. Avec René. Photo, S.

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